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La cité de Mirepoix.

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Mirepoix

Histoire

Dépendante du comté de Foix, la ville fut gagnée par le catharisme à la fin du XIIe siècle. Un concile en 1206 y rassembla 600 cathares. La ville fut prise en 1209 par Simon de Montfort qu'il donna à un de ses lieutenants Guy de Lévis, d'où la famille de Lévis-Mirepoix.

La ville, initialement établie près du lit de l'Hers, sur sa rive droite, est inondée par une violente crue (accompagnée de la rupture du verrou du lac de Puivert) en 1289, et non 1279, comme l'erreur ancienne d'un copiste l'a longtemps fait croire.

Totalement détruite, elle est rebâtie immédiatement sur l'autre rive de la rivière, mais cette fois sur une terrasse naturelle surélevée, cédée par le seigneur de Mirepoix.

Mirepoix n'est donc pas à proprement parler une « bastide » (ville nouvelle de repeuplement), mais une ville ancienne reconstruite sur les plans urbanistiques en vigueur à cette époque, et qui sont typiques des bastides.

Toponymie

L'étymologie du nom Mirepoix semble ne pas faire entièrement consensus: la plupart des références (guides touristiques, etc.) mentionnent une origine basée sur l'occitan Mira Peis c’est-à-dire « qui regarde les poissons », ce qui ferait référence au fait que la ville est bâtie à proximité d'un gué sur l'Hers, aux eaux supposées suffisamment claires et limpides en cet endroit pour pouvoir y admirer les poissons. Cette explication est toutefois réfutée par les érudits qui se sont penchés sur la question.

Selon ces travaux, l'origine du nom vient du bas latin « Mirum Podium », ce qui signifie : « qui regarde la montagne ». En effet, la ville de Mirepoix fait directement face aux cimes du massif de Tabe qui se dressent en une toile de fond impressionnante (voir gravure ci-contre). Sur le site « histariege », on trouve notamment l'indication suivante : « Le nom primitif était "Mirum Podium" ». L'évolution normale de ce toponyme en occitan devient alors Mira Puèg, une étymologie fautive, assez ancienne, aurait alors transformé ce nom en Mira Peis.

Ancienne cathédrale Saint-Maurice de Mirepoix

L’ancienne cathédrale Saint-Maurice était le siège de l’ancien diocèse de Mirepoix.

La fondation de l'église

Le vocable de Saint-Maurice lui vient de la première église, alors construite sur la rive droite de l'Hers-Vif. Le 22 septembre 1209, le jour de la Saint-Maurice, les armées de Simon de Montfort prennent la ville et placent l’église sous le patronage du saint et de ses compagnons. Mais cette église n’est plus, emportée par l’inondation du 16 juin 1289, qui fait déplacer la ville sur la rive gauche.

La cathédrale que nous connaissons vit sa première pierre posée par Jean Ier de Lévis-Mirepoix, le 6 mai 1298 (date à laquelle a été posée la pierre de dédicace). Son édification s’étala sur six siècles, avec des interruptions.

L’église devient cathédrale, les travaux débutent

C’est le 26 septembre 1317, avec la bulle Salvator noster, que le pape nouvellement élu Jean XXII fait de Mirepoix le siège d’un nouvel évêché ; l’église devient cathédrale. Mais on manque de financement pour agrandir l’édifice. Les différents évêques tentent de s’en occuper, mais ils ne parviennent jamais à terminer les travaux (la guerre de Cent Ans et une épidémie de peste en 1361 y sont pour beaucoup). Jacques Fournier, futur Benoît XII, fait bien dresser des plans par Pierre Poisson (futur architecte du palais des papes à Avignon) mais il est nommé cardinal avant d’avoir véritablement pu les réaliser.

Il faudra attendre le XVIe siècle avec l’évêque exceptionnel que fut Philippe de Lévis pour qu’enfin des travaux significatifs soient portés à leur terme : il fait démolir les maisons accolées à la cathédrale, dégageant ainsi l’édifice, l’agrandit, l’embellit, et surtout fait construire le clocher dont la flèche, très aiguë, à 8 faces, porte à 60 mètres de hauteur la croix terminale, ce qui en fait la plus haute du département. Deux étages carrés maintenus par des contreforts sont surmontés par deux étages octogonaux éclairés par des fenêtres ogivales à abat-son. Ce clocher, achevé en 1506, abrite 16 cloches, dont un bourdon de deux tonnes (le plus lourd du Sud-ouest). C’est également de cette époque que date la porte renaissance, longtemps démontée, que l’on a retrouvé en 1952 et le porche d’entrée.

Un lent abandon

Après Philippe de Lévis, les évêques ne vivent plus sur place. Seul Pierre de Donnaud fait transformer l’intérieur de la cathédrale. Beaucoup de mobilier disparaît peu à peu, dû à un certain abandon accentué par les pillages de la révolution et la suppression de l’évêché de Mirepoix. Les stalles, par exemple, sont vendues.

La restauration de Eugène Viollet-le-Duc

Elle sera restaurée en 1858 et 1859 par Mérimée et Eugène Viollet-le-Duc. Ce dernier trouve un édifice désaxé et dissymétrique, très hétérogène, et en piteux état… Il fait édifier des arcs-boutants en pierre, et la voûte est enfin construite. En 1860, sa nef, élargie de 3,30 m et la portant ainsi à 21,40 m, en fera la plus large nef unique dans le style architectural gothique languedocien. Cette restauration (en fait une reconstruction en grande partie) a eu et a toujours ses détracteurs. Viollet le Duc — appliquant ses principes — supprime, rajoute, agrandit, réinterprète… mais permet à cette cathédrale, jamais terminée et modifiée à des époques bien différentes, d’acquérir une certaine unité de style.

La chapelle de l’évêque et son labyrinthe

La chapelle privée de l’évêque Philippe de Lévis est connue pour son labyrinthe, dernier installé dans une cathédrale d’Europe. La chapelle possède également un carrelage peint de grande valeur. Le tout étant fragile et dans un état très dégradé ; cette chapelle est inaccessible au public.

Les clefs de voûte

 Les clefs de voûte des chapelles rayonnantes sont attribuées au maître de Rieux, sculpteur très important et de grande qualité, dont la majorité de l’œuvre connue aujourd’hui est conservée au musée des Augustins de Toulouse. L’orgue présent dans cet édifice compte 40 jeux et a été construit par la manufacture Link de Giengen sur Brenz (Allemagne du Sud) en 1891. C’est l’instrument le plus important construit par ces facteurs d’orgue pour la France. N’ayant jamais été restauré, il en est d’autant plus précieux pour comprendre la facture d’orgue allemande de cette époque.

Autre mobilier remarquable.

On peut y voir de nombreuses statues en bois doré du XVIIIe siècle, quelques peintures des XVIIe et XVIIIe siècles, un tabernacle en marbre, une table d’autel et son support en pierre sculptée du XVe.

Palais épiscopal.

 Le palais épiscopal, pour la partie située dans le prolongement de la nef de la cathédrale, date du XVe siècle. Il fut bâti, également, par Philippe de Lévis. Il abrite de nos jours le Musée Patrimoine et traditions. Le bâtiment perpendiculaire fut construit au XVIIIe siècle à la demande de l'évêque Jean Boyer.

Maison des Consuls.

Elle date du XVe siècle : Le 5 janvier 1274, Guy III de Lévis donne aux habitants de la cité le droit d'élire des consuls. Après la crue dévastatrice de l'Hers en juin 1289, il leur fait concession, quelques jours plus tard, de cent sétérées de terre sur la rive gauche de la rivière pour y bâtir la ville nouvelle. En l'année 1500, les consuls se voient octroyer le droit de bâtir leur maison sur le solier de la maison de Justice. Le 14 août 1655, ils achètent une maison pour en faire l'Hôtel de Ville. Elle faisait office de tribunal, de salle de conseil et de prison. La poutre de façade, ou poitrail, est un cœur de chêne d'un seul tenant de près de 12 mètres de long et de plus de 60 cm d'épaisseur. 104 sculptures ornent les extrémités des sommiers (poutres perpendiculaires à la façade) et les piliers de soutènement.

La Porte d'Aval.

 Elle date de 1372. La tour se trouvant à proximité, aujourd'hui propriété privée, est celle de Charles de Montfaucon, seigneur de Rogles (XVIe siècle). Elle servait de poste de guet.

 Les couverts et maisons à colombages.

 À l'ouest du Grand Couvert, un écusson porte la date de 1573. Une carte de l'Ariège, œuvre des frères Poulain, est peinte au plafond du Couvert (côté Est de la place).

 Maisons d'illustres personnages

On notera la maison du Maréchal Bertrand Clauzel et celle de l'astronome Jean-Joseph Vidal, né et mort à Mirepoix (30 mars 1747 - 2 janvier 1819), qui avait installé un observatoire dans sa maison natale pour ses études sur la planète Mercure, en particulier, et qui a laissé des mémoires scientifiques qui font encore autorité. De même, les Hôtels de Montfaucon, des Lévis sont à signaler.

L'église Notre-Dame-et-Saint-Michel

Située dans le cimetière, elle présente quatre tableaux dont trois retracent la fondation et l'œuvre des Trinitaires, et un retable du XVIIe siècle. On peut voir dans le cimetière le mausolée du maréchal Clauzel ainsi que les tombeaux du colonel Petitpied, du gouverneur Émile Pinet-Laprade, et de Raymond et Marie-Louise Raymond Escholier.

Le pont

D'une longueur de 206 mètres et comportant sept arches, il est l'œuvre de l'architecte Jean-Rodolphe Perronet (1708-1794), qui fonda avec Daniel-Charles Trudaine l'École nationale des ponts et chaussées, et dont les ouvrages les plus connus sont le pont de la Concorde à Paris (1787-1791) et le pont de Nantes. Sa construction est initiée en 1776. Le chêne vert, proche du pont, est un vénérable arbre de 800 ans.

 La Fontaine des Cordeliers

Dans la périphérie, la fontaine des Cordeliers date du XVIIe siècle. C'est en 1272 que les franciscains « Cordeliers » s'étaient installés à Mirepoix, à la demande de Guy Ier de Lévis (1216).

Le château de Terride

L'ancien château de Mirepoix, dont la première mention remonte à 960, avait été pris (en même temps que la cité, le 22 septembre 1209, jour de la Saint-Maurice), par les croisés de Simon de Montfort. Celui-ci l'avait donné à Guy de Lévis (c'est le 1er décembre 1212 que ce dernier reçoit un domaine d'environ 200 km2, dont Mirepoix est le siège). Le château ne prit le nom de « Terride » qu'au XVIe siècle, en vertu d'une convention conclue entre Jean de Lévis et Catherine-Ursule de Lomagne, qui lui apporta en dot la baronnie de Terride en Gimois (Lot-et-Garonne, commune de La Bourgade, où se trouve le château de Terride).

Personnalités liées à la commune

-Pierre-Paul Riquet, qui conçut et réalisa presque entièrement le Canal du Midi, vécut à Mirepoix de 1634 à 1646 en tant qu'officier de la chambre à sel. Marié à Catherine de Milhau, il fit baptiser à Mirepoix ses quatre premiers enfants avant d'aller s'installer à Revel.

-Le général d'Empire Bertrand Clauzel (1772-1842), recevra son bâton de maréchal de France sous Louis-Philippe Ier en 1831.

-Le duc Antoine de Lévis-Mirepoix, académicien, historien et écrivain (1884-1981). Il fut maire de la cité par délégation spéciale durant la Seconde Guerre mondiale.

-J. B. Mercadier (1750-1818), ingénieur de la province du Languedoc. Il supervisa les travaux du pont dont la conception revient à Jean-Rodolphe Perronet.

-Pierre Poisson ou Peysson, architecte originaire de la ville, il fut appelé en Avignon par Jacques Fournier (évêque de Mirepoix entre 1326 et 1327, inquisiteur), après que celui-ci eut été élu pape sous le nom de Benoît XII, pour y édifier une partie du Palais des Papes[]

-Jean-Joseph Vidal (1747-1819), astronome qui a notamment étudié la planète Mercure.

 



20/11/2010
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