"Ceux du bout du monde"... Nos randonnées .

La cité de Carcassonne

Voir l’album photos.

 

Au cœur de la cité de Carcassonne, découvrez le château comtal et les remparts, chefs-d'œuvre d'architecture militaire gallo-romaine et médiévale classés au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. Parcourez l'une des plus grandes villes fortifiées d'Europe, parmi les mieux conservées grâce à la restauration de Viollet-le-Duc au XXe siècle.

 L'occupation sarrasine a inspiré aux auteurs du Moyen Age une de nos plus célèbres légendes. Charlemagne en est bien sûr le héros !

  L'empereur Charlemagne fait le siège de Carcassonne sur laquelle règne le roi sarrasin BALLAK. A la mort de celui-ci, son épouse "Dame Carcas" lui succède à la tête de la Cité Médiévale. Le siège de la Cité dure depuis déjà 5 ans lorsque la famine a raison des derniers défenseurs. Seule, du haut de ses remparts, Dame Carcas veille. Pour faire croire à une garde toujours nombreuse, elle dispose des mannequins de paille habillés en soldat et décoche des tirs d'arbalète, visant l'armée assiégeante. Il ne reste plus dans la ville qu'un petit cochon et une mesure de blé pour nourrir la population. Dame Carcas gave alors cet ultime cochon avec le reste de blé et le jette du haut du rempart. Le cochon, en touchant le sol, éclate et de son ventre déchiré s'échappe un flot de bon grain. Devant ce spectacle, Charlemagne fait aussitôt lever le siège devenu inutile : on avait tellement de blé à Carcassonne qu'on en nourrissait les pourceaux ! Avant que la grande armée ne disparaisse, Dame Carcas fit sonner les cloches de la ville à toute volée pour annoncer la bonne nouvelle aux alentours. C'est alors que l'un des vassaux aurait dit à Charlemagne « Sire, Carcas sonne »!

 Carcassonne.

 Sans cesse reconstruite entre le IVe siècle et la fin du XIIIe, cette citadelle était le fief des Trancavel, vicomtes d'Albi, de Béziers et de Carcassonne. Cette dynastie s'installa à la fin du XIe siècle sur cette hauteur dominant le cours de l'Aude, qui fut successivement occupée par les Romains, les Wisigoths, les Musulmans et les Francs. Profondément remaniée au XIIIe siècle par le pouvoir royal à la suite des sièges liés à la crise albigeoise, elle devient une forteresse hors du commun. A la même époque, la ville se dédouble : le roi Louis IX installe dans la plaine une bastide qui devient un des plus grands centres économiques du Languedoc.

Aperçu historique.

 Oppidum des Volsques Tectosages, puis colonie romaine (Julia Carcaso), citadelle Wisigothique et évêché depuis 588, Carcassonne est prise par les Sarrasins de 725 à 759, date à laquelle les armées franques de Pépin le Bref la reprennent définitivement. Carcassonne devient alors le siège d'un comté carolingien qui, à la suite de la désagrégation du pouvoir royal et de multiples alliances familiales, aboutit entre les mains de Raymond Bernard Trancavel, vicomte d'Albi, et sa femme Ermengarde, héritière du dernier comte. Celle-ci aliène alors Carcassonne au comte de Barcelone Raymond Bérenger Ier vers 1068. Le but de celui-ci est de prendre une position dominante en Languedoc, et pour ce faire, il mise sur la fidélité de l'aristocratie locale relativement favorable à son autorité. Raymond Bernard Trancavel garde la ville au titre de vicomte. S'ensuit alors pour la cité une situation des plus instables : les difficultés dynastiques au sein de la famille de Barcelone créent l'occasion pour Bernard Aton Trancavel, le fils de Raymond Bérenger et d'Ermengarde, de s'émanciper du pouvoir catalan. Mais une partie des Carcassonnais renonce difficilement à l'alliance avec Barcelone. En 1107, plusieurs d'entre eux se soulèvent contre Bernard Aton. Cette insurrection est un échec patent. L'intervention du Comte de Toulouse, en faveur duquel le vicomte de Carcassonne s'est retourné, permet aux Trancavel de maintenir leur autorité. Cependant, le comte de Barcelone ne renonce pas facilement à Carcassonne. Il profite du départ en Orient du comte de Toulouse Alphonse Jourdin pour prétendre à sa suzeraineté sur Carcassonne (1112). Bernard Aton se tourne alors vers Alphonse Ier d'Aragon, dont il se constitue vassal pour le Razès. Cette nouvelle alliance contraint le comte de Barcelone d'abandonner ses droits sur Carcassonne et le Razès à Bernard Aton. Mais ce dernier est expulsé par les habitants huit ans plus tard avant de pouvoir

regagner sa cité en 1124 grâce à l'aide du comte de Toulouse. Désormais, les Trancavel vont jouer un jeu d'équilibre extrêmement délicat entre les maisons de Toulouse et de Barcelone au cours de la « grande guerre méridionale ». En 1150, à Narbonne, Raymond Trencavel prête hommage à Raymond Bérenger IV de Barcelone pour Carcassonne, le Razès et le Lauragais. En 1196, la paix signée entre Toulouse et Barcelone isole les Trencavel, sur lesquels pèse de plus en plus le soupçon de favoriser l'hérésie. Lorsque, au printemps 1209, le comte de Toulouse Raymond VI fait amende honorable à Saint-Gilles et demande la permission de porter la croix, les croisés prennent pour cible les terres des Trencavel, Béziers d'abord, puis Carcassonne qui subit le siège et est contrainte de se rendre au milieu du mois d'août 1209. Son jeune vicomte, Raymond Roger Trencavel, est emprisonné ; il meurt dans son cachot le 10 novembre suivant. Simon de Montfort s'installe à Carcassonne et devient chef militaire de la croisade. Après sa mort, son fils Arnaud Amaury ne parvient pas à maintenir son autorité ; il cède, en 1224, tous ses droits sur ses domaines méridionaux au roi de France Louis VIII .Le départ des Montfort de Carcassonne permet au comte de Toulouse Raymond VII de mettre la main sur la cité. Il remet la forteresse à l'héritier de la dynastie Trencavel, Raymond Trencavel. R, ce retour est de courte durée. La croisade royale conduite par le roi de France soumet à nouveau Carcassonne. L'abbé de Lagrasse, Benoît d'Alignan, reçoit en 1226, au nom du roi et du pape, la promesse de fidélité des consuls de la ville. Le 26 Juillet 1226, Louis VIII obtient les clefs de la ville. La cité devient alors le chef-lieu d'une grande sénéchaussée. De nombreux travaux sont accomplis à l'intérieur de la cité, au niveau du château comtal. On construit aussi la seconde enceinte de la citadelle (enceinte extérieure), qui peu à peu prend son aspect actuel. En 1240, Raymond Trencavel rassemble une armée dans le but de reprendre Carcassonne. Ce second siège est un échec. Les travaux de fortification entrepris par le pouvoir royal ont parfaitement joué leur rôle, même si les dégâts s'avèrent sévères. De nouveaux chantiers démarrent pour renforcer l'enceinte, dont le symbole est massive tour Vade achevée en 1245. Les faubourgs qui entouraient la cité ont été la proie des flammes. On décide de ne pas rebâtir et d'isoler la cité des habitations. En 1246, Raymond Trencavel abandonne ses droits au roi de France. L'année suivante, Louis IX accorde le pardon aux Carcassonnais, à l'exception de ceux qui avaient suivi le vicomte. En janvier 1248, décision est prise de procéder à la reconstruction des habitations détruites, face à la forteresse, mais dans la plaine, sur la rive gauche de l'Aude. Un contrat de pariage est passé entre l'évêque, le chapitre cathédral, les Templiers et le roi ; il donne progressivement naissance à l'actuelle bastide Saint-Louis, qui ne recevra le titre de ville qu'au XVIe siècle. Tandis que grandit cette nouvelle ville qui devient rapidement un important centre drapier, le pouvoir royal entreprend une troisième campagne de travaux au niveau de la citadelle, qui garde ces fonctions militaire, politique et religieuse. Ce chantier, ouvert sous le règne de Philippe III le Hardi, se poursuit sous celui de son successeur, Philippe IV le Bel, jusqu'au début du XIVe siècle. Commence alors la reconstruction de près des deux tiers de l'enceinte intérieure. Il s'agit de moderniser l'ensemble des fortifications en les faisant bénéficier des progrès techniques alors mis en œuvre en Ile-de-France et aussi, bien évidemment, de manifester très symboliquement la présence du pouvoir royal en Languedoc. Quatre points forts sont créés à cette fin : la tour de l'Evêque, la tour Saint-Nazaire, la porte Narbonnaise (devenue l'entée principale de la cité) et la tour du Tréseau, qui fut le siège de l'administration fiscal de la sénéchaussée au XIVe siècle. La cité abrite aussi le logis de l'Inquisition. La prison de cette institution (le mur) est élevé à l'extérieur des murailles, sur le versant nord de la colline, à proximité du logis des frères inquisiteurs. Leur présence est mal vécue par la population locale. La mobilisation des autorités de la cité en 1285, les attaques contre la maison de l'Inquisition, les nombreuses plaintes envoyées provoquent bien un changement rapide des inquisiteurs jugés trop durs (trop professionnels ?) envers la population. Philippe le Bel craint une agitation dans la région. Une émeute animée par le franciscain Bernard Délicieux tourne effectivement à l'insurrection contre le pouvoir royal, épisode connu sous le nom de « rage carcassonnaise ». Une terrible répression s'ensuit. Les bourgeois de Carcassonne qui se sont révoltés sont pendus. Le pouvoir du Sénéchal est renforcé. Un nouvel Inquisiteur, Geoffroi d'Albi, est nommé. A cette époque, on poursuit également les travaux sur le chantier de la cathédral Saint-Nazaire. La cathédrale romane du XIe siècle est agrandie entre 1269 et 1330. Son plan (un vaste transept à collatéral oriental doublé par des chapelles), une élévation particulière pour l'abside et le transept, un décor sculpté original et la présence d'un des rares grands ensembles de vitraux du début du XIVe siècle font d'elle un fleuron de l'art gothique méridional et nous rappellent l'importance pour Carcassonne du rôle joué par ses évêques et les chapitres canoniaux au moment où la ville atteint son apogée économique. Pourtant au début du XIVe siècle, la crise menace. Le drap de Carcassonne est concurrencé par celui fabriqué en pays catalans. L'apparition de la peste en 1348, puis le passage du Prince Noir au début de la guerre de Cent Ans aggravent la situation, sans toutefois réussir à faire disparaître l'activité textile. A la fin du XIVe siècle, Carcassonne retrouve son rang au sein des importantes places économiques du Languedoc. La cité est restée un point d'ancrage dans la défense du royaume. Elle le demeure jusqu'à la conclusion du traité des Pyrénées en 1659, époque du déplacement de la frontière avec l'Espagne vers le sud. Le renouveau de la cité se fera au XIXe siècle. Un érudit carcassonnais, Cros-Mayrevielle, fut à l'initiative d'un mouvement en faveur de la restauration des fortifications. Grâce à son dévouement qui sut gagner les faveurs de Prosper Mérimée et d'Eugène Viollet-le-Duc, la cité retrouve peu à peu toute son intégrité. Les travaux sur les murailles commencent en 1855. Ils sont loin d'être terminés à la mort de Viollet-le-Duc. Son élève Beswillwald, puis l'architecte Nodet prennent sa relève. Autrefois contestée, cette entreprise de reconstruction est désormais elle-même entrée dans l'histoire de Carcassonne.



20/11/2010
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 2 autres membres